mardi 26 février 2008

Drowning in a sea of love : part six

Lorsqu'il eut fini de jouer son morceau, morceau qu'il joua tout de même 8 fois de suite, il rangea soigneusement sa guitare. Les derniers événements ne lui ayant pas fait perdre son côté maniaque. Il monta afin de rejoindre la salle de bains. Il prit une douche, une longue douche. Il avait besoin de se relaxer et de se remettre de ses émotions. Il aimait sentir l'eau chaude glisser le long de son corps, voyant ce contact comme les caresses d'une femme, et pas n'importe laquelle. Il sortit de la douche, en meilleur forme, s'habilla, se brossa les dents. Il alla dans sa chambre. Comme tous les soirs, il ne jeta pas un seul coup d'oeil à son sac, comme s'il avait la chance d'être dans un lycée où les devoirs de toute sorte étaient bannis. Il se coucha sur son lit et écouta de la musique comme à l'accoutumée. Après un album de Zero 7 ( le dernier "The Garden" avec la jolie voix de Sia Furler ) et un autre de Air ( le très grand "Moon Safari" ), il entreprit de se coucher. Malgré sa journée mouvementée, ses pensées qui semblaient hantées depuis sa sortie du magasin de musique, il n'eut aucune peine à s'endormir. Ses pleurs et les différentes émotions ayant accompagnés cette journée l'avaient sans aucun doute fatigué. Et c'est pourquoi il s'endormit du juste. Un sommeil qui semblait lourd, paisible, sans rêve aurait pensé un observateur. Et pourtant , oui pourtant, à 4 heures du matin, il se réveilla. Il était en sueur et avait très chaud mais cela n'était en aucun cas désagréable. Il mit du temps à émerger, se demandant bien, pendant un moment, quel rêve il avait pu faire pour qu'il se réveille ainsi en plein nuit. Mais la chaleur qu'il ressentait ainsi que l'érection qu'il avait ( et qu'il venait seulement de remarquer ) ne laissait que peu de doutes sur la nature du rêve effectué. Il se mit sur le ventre, ferma les yeux, espérant que son excitation passerait bien vite. Petit à petit, la chaleur s'estompa, l'excitation s'amenuisa, et il se rendormit, non sans sourire car il était toujours agréable de rêver (surtout lorsque le rêve est plaisant ). Il se réveilla au hurlement ( c'était comme ça qu'il le voyait ) de son réveil qu'il eut, une fois de plus, envie d'envoyer contre le mur. Mais comme tous les matins, il se leva et alla en cours. Une rengaine en quelque sorte. Comme toujours, il s'ennuya en cours. Enfin, un peu moins que d'habitude, car ses pensées étaient occupées par la plus belle des personnes ( à ses yeux, tout du moins ). Il n'entendit même pas, à 15h23, son prof d'histoire-géographie lui adressant la parole, lui disant de cesser de rêver. Le pauvre professeur , ne voulant perdre de temps, décidé de ne pas insister et que la punition de ne pas suivre son cours était suffisante pour Mathias. Après tout, Mathias ne suivait pas, c'était son problème à lui et pas au professeur. A 17h, il quitta le lycée, avec un soulagement visible, et fut interpellé par ses amis.
"- Mathias, tu veux venir avec nous au Bar à Couda?
- Non, désolé les gars, j'ai rendez-vous chez le dentiste.
- Ok, tant pis. A demain.
- Ouais, à demain. "
Mathias n'avait nullement rendez-vous chez le dentiste, mais il avait une idée derrière la tête. Il voulait absolument revoir cette fille, oui absolument. Et il ferait le premier pas cette fois. Il n'aurait plus peur. Il se rendit compte à proximité du magasin de musique, et se tint exactement à l'endroit où il l'avait vue la veille. Il attendait patiemment, étant intimement persuadé qu'il allait la revoir. Mais la rue semblait totalement désert pour le moment. Au bout de 5 minutes, il commençait à désespérer un peu. Tout à coup, il aperçut un pied joliment féminin à l'angle de la rue. "C'était elle, ça ne pouvait qu'être elle", se dit-il. Son visage s'illumina , il était persuadé qu'il avait juste. Mais la déception s'installa vite. Certes, la fille qui traversa la rue devant lui était très jolie, avec ses cheveux bruns, attachés derrière par une queue de cheval et son visage charmeur. Mais ce n'était pas elle. Non. Cette fille n'avait les yeux enchanteurs ni l'allure parfaite et délicate de la fille qu'il recherchait. Son visage exprimait une déception immense et si cette jeune femme l'avait remarqué, elle en aurait sans doute conclu qu'elle lui avait fait peur et se serait précipité sur son miroir ( l'adage veut qu'une femme possède toujours un petit miroir sur elle ) pour voir ce qui avait pu effrayer le jeune homme. Mais elle ne le vit pas, et c'était certainement ainsi. A la fois pour elle et pour lui. Il attendit immobile encore une vingtaine de minutes. Mais il ne la vit pas. Il vit un homme d'une quarantaine d'années promenant un labrador qui portait un sachet contenant de la viande fraîche. Soit c'était son repas du soir , soit celui du chien. Il vit aussi une femme, assez forte, qui devait avoir cinquante ans mais en paraissait moins grâce à un étalage quotidien de crème anti-rides, anti-vieillissement et j'en passe. Vu l'impressionnant et la qualité du chignon qu'elle arborait, il se dit qu'elle devait sortir de chez coiffeur. Il se rendit compte qu'il ne la verrait pas aujourd'hui mais ne se dit pourtant à aucun moment, qu'il ne la reverrait plus. Et s'il en parlait à ses amis, peut-être la connaissait-elle ou l'avait-il déjà vu. C'était une idée à creuser. Une idée qu'il creuserait dès le demain. C'est ainsi rempli d'un nouvel espoir qu'il regagna tranquillement son chez-lui.

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