dimanche 24 février 2008

Drowning in a sea of love : part five ( Le vrai )

Des coups résonnèrent à la porte de "sa pièce". C'était le signal. C'était son père qui toquait pour lui dire que l'heure du souper était arrivé et qu'il devait venir manger. Il se redressa sur son divan, surpris. Il avait donc passé une heure à pleurer sur son divan. Il se mit debout, maladroitement. Il essuya d'un revers de main les dernières larmes qu'il restait sur son visage. Il espérait que ses parents ne remarqueraient pas qu'il avait pleuré. Il sorti de "sa pièce", monta les escaliers et alla dans la cuisine où un bon repas chaud l'attendait. C'était des spaghettis bolognaise, son plat préféré. Il s'installa et commenca à manger en silence, imitant ses parents. Il n'ingurgita que deux bouchées. Il n'avait pas faim. Il ne cessait pas de penser à elle, elle et ses cheveux bouclées qui retombaient admirablement sur ses épaules. Ses parents remarquèrent qu'il ne mangeait plus et qu'il était perdu en plein rêve.
" - C'est pas bon? , demanda sa mère, histoire de comprendre ce qu'il se passe.
- Si si, c'est juste que j'ai pas faim", répondit-il.
Sa mère prit un air vexé.
" - Je ne comprends pas. J'ai fait ton plat préféré aujourd'hui pour te faire plaisir.
- Oui, je sais. Ca me fait plaisir que tu ais pensé à faire des spaghettis mais aujourd'hui j'ai vraiment pas faim.
- Qu'est-ce qui va pas?
- Mais rien ça va.
- Si, ça va pas. Dis-moi ce qui ne va pas. "
Le père, qui jusque là, s'était contenté d'écouter sans dire un mot, jeta un regard noir à sa femme et prit la parole .
" - Arrête avec tes questions, il n'a pas faim , il n'a pas faim. C'est comme ça. Il a pas envie de parler, c'est pas grave. Si tu n'as plus faim, Mathias, tu peux sortir de table. "
Mathias resta interdit devant la réaction de son père. D'habitude son père était le premier à lui râler dessus et à ne pas comprendre ses envies. Mais là, il était d'accord avec lui et fut heureux qu'il l' autorise à sortir de table. Il se sentait mal et ne voulait que ses parents s'en aperçoivent. Il se leva donc de table et sortit doucement de la cuisine. Il put entendre son père s'exprimer à sa mère dans son dos ( car il était encore juste derrière la porte )
" Ne t'inquiète pas pour lui. Il doit avoir quelque chagrin ou quelque chose comme ça. Le mieux est de le laisser seul, de le laisser tranquille. Ca lui passera tout seul. "
Mathias n'en revenait toujours pas, il était tout à fait d'accord avec son père et c'était très rare. Il redescendit dans "sa pièce". Il avait le ventre quasiment vide mais il s'en moquait. Il voulait être seul. Il prit sa guitare et commença à jouer "Cherry Blossom Girl". Il ne chanta pas, sa voix tremblotait trop. Il pleurait sans s'en rendre compte. Il ne se rendait compte de rien, il rêvait. Il était dans la rue et il la vit , elle qui était si belle. Il s'approcha d'elle , elle s'approcha de lui. Ils se regardaient sans un mot, leurs regards complices en disant assez. Ils étaient l'un en face de l'autre, séparés de quelques centimètres. Elle mit sa main dans la sienne, il sentit la délicatesse et la chaleur de sa main. Puis, elle posa délicatement ses lèvres sur les siennes. Mathias jouait toujours sans faire un mauvais accord. Une larme perla au coin de son oeil gauche, coula doucement le long de sa joue , puis tomba sur une corde de sa guitare sans qu'il ne remarqua rien. La larme resta un moment sur la corde, comme si elle était heureuse sous les mouvements de corde imposés par Mathias. Finalement, elle tomba sur le sol, faisant une minuscule flaque, flaque qui prouvait à quel point son rêve était beau.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Je trouve que c'est joliment raconté. Bonne continuation.