mercredi 20 février 2008

Drowning in a sea of love : part four

Il rentra chez lui, enleva ses chaussures qu'il rangea méticuleusement dans le meuble adéquat, en sortit des chaussons qu'il enfila. Il se dirigea immédiatement vers ce qu'il appelait "sa pièce". "Sa pièce" désignait tout simplement l'endroit où il jouait de la guitare et écoutait de la musique. Un endroit aménagé pour lui seul, où il passait le plus clair de son temps et le plus sombre aussi par la même occasion. Il posa le sachet qu'il tenait en main, sortit la corde de guitare qu'il posa sur un bureau. Il décrocha sa guitare, qui pendait à sa place comme à son habitude, puis la posa sur ce même bureau. Il enleva délicatement la corde cassée. Délicatement par peur d'en casser une autre et d'être à nouveau privé de musique. Il installa avec le plus grand soin sa nouvelle corde. Cela alla très vite, ce n'était pas la première corde qu'il changeait et ce n'était sûrement pas la dernière non plus. Le travail achevé , il prit sa guitare en main et ressentit un certain plaisir, celui qu'il ressentait toujours avant qu'il joue, le bonheur d'avoir son objet fétiche en main et l'impatience de commencer à jouer. Il fit quelques accords et remarqua que sa nouvelle corde nécessitait quelques réglages. Réglages qu'il s'empressa de faire. Toujours avec le même soin. Toujours avec la même précision. Il sourit. enfin il allait pouvoir jouer. tout était en ordre. Il entonna les premiers accords de "Cherry Blossom Girl" , la chanson qu'il devait répéter, et débita les premières paroles : " I don't want to be shy / Can't Stand It Anymore / I just want to say ". a ce moment, sa voix se cassa. Ses yeux se perlèrent de larmes, larmes qu'il tentait de retenir depuis le mot "shy". Shy. Timide. Ce mot résonna un moment dans sa tête. Comment avait-il pu l'être autant? Elle était là , à moins de dix mètres de lui. Elle, si belle, si charmante. Elle qui l'avait regardé avec ses yeux... Oui ses yeux. Des yeux magnifiques , hypnotisant, des yeux comme il n'en avait jamais vu et comme il n'en verrait certainement jamais plus. Elle qui lui avait souri, un sourire qui lui ferait dire "oui" si elle lui demandait de décrocher la lune ou de lui ramener un rayon de soleil. Même s'il n'aurait pas eu à aller le chercher loin ce rayon de soleil puisque , en elle-même, elle constituait un rayon de soleil pour lui. Et lui, oui lui, était resté immobile comme une statue. Il avait vu ce qu'il jugeait comme étant la beauté absolue et il avait été incapable de faire quelque pour la conquérir. Il avait été lâche, la fixant béatement, laissant son rayon de soleil partir au loin, sans jamais savoir s'il le reverrait un jour. Cela lui faisait mal. Il savait qu'il ne la reverrait peut-être jamais et cela car il avait été incapable d'esquisser le moindre petit mouvement. Il se mit à se détester, s'en voulant d'aller laisser filer le bonheur qui lui tendait les bras. Il s'assit sur un divan, se mit en position du foetus et commença à pleurer. Il resta ainsi une bonne heure.

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