mardi 7 août 2007

Résolument pessimiste

Attention! Ce que vous allez lire est une pure fiction.

J'étais dans l'obscurité la plus complète. Je ne pouvais absolument rien voir si ce n'est les phares des voitures circulant sur l'autoroute. La lumière émise par leurs feux me permettait de contempler naïvement les "Blumenwiese Neben Autobahn" qui étaient peut-être les seules belles choses que je trouvais à proximité d'une autorouse. Je cueillis une de ces fleurs. C'était un joli lys violet. Ses pétales rayonnaient grâce à la luminosité intermittente des phares des automobiles. Mais tout à coup, tel un coup du sort, le vent se leva et on puit même dire qu'il se déchaîna. La délicate fleur trembla dans mes mains trop humbles pour la protéger et ses pétales commencèrent à se détacher de sa tige et à s'envoler tout comme mon espoir qui avait disparu au fil du temps pour laisser place à son jumeau diabolique, le désespoir. La détérioration de cette fleur m'émut beaucoup car elle me rappellait beaucoup une personne : moi. Moi aussi, à un moment je rayonnais de bonheur, j'espérais plein de choses. Puis survient une chose terrible, je pris conscience de la réalité. Les rêves devaient rester des rêves, l'espoir était fait pour perdurer sans jamais se concrétiser. Ce fut à ce moment que le désespoir me prit. Je refusais la dure réalité. Le lys rayonnant que j'étais devint vite une tige morne qui tenait debout sans savoir comment. Et là, je tenais dans le creux de ma main, un lys qui subissait la même décomposition que moi. Ses pétales s'envolaient dans le même temps que mon sourire disparaîssait. Des larmes perlaient mes yeux bleu azur, vite séchées par le vent soufflant en furie. Je mis un premier pied sur l'autoroute, toujours le lys dans ma main, qui fut vite rejoint par le deuxième. Je restai immobile au milieu de la voie, les mains collés contre mon corps, le lys emprisonné dans mon poignet gauche. Je pleurais toujours mais je me moquais éperdument de mes larmes qui n'égalaient en rien la tristesse de mon coeur. J'attendais LA voiture. Celle qui allait me percuter de plein fouet et enfin mettre fin à tout le désarroi que j'éprouvais. J'apercevais de loin des phares et un sourire malsain apparut sur mon visage. Le sourire de quelqu'un qui sait que son malheur est bientôt fini et que c'est la "fin". J'avais le présentiment que cette voiture allait être la bonne, que le conducteur, rendu irresponsable par l'alcool ou endormi par la monotonie de l'autoroute, n'allait pas me voir et ainsi pouvoir me percuter à plus de 130 km/h. Le véhicule s'approchait de plus en plus de moi et le conducteur ne ralentissait toujours pas. Mon sourire s'agrandit. Mes prédictions furent justes car l'automobile me percuta en effet de plein fouet. La dernière chose que je vis fut ce pauvre lys usé par le vent baignant dans une mare de mon sang encore chaud.

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