dimanche 11 mai 2008

Highway of Endless Dreams

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Un monde géométrique. Moi. Enfermé dans une pièce parfaitement carrée. Un battement faible, mathématiquement régulier, semblable au tic-tac d'une horloge. Un battement froid, puissant. Je sens son intensité augmenter de plus en plus, le bruit devient de plus en plus fort. Les murs se rapprochent de moi, la pièce devient de plus en plus petite. L'air se compresse sous l'effet du rapetissement de la pièce. J'étouffe. Je deviens rouge. Petit à petit, le martèlement me fait mal aux oreilles et emplit ma tête. J'ai l'impression que mon cerveau va exploser. Je constate, impuissant , que les murs se rapprochent toujours. Je ferme les yeux, ne voulant voir cette fin brutale. Le volume du battement augmente toujours. Je ne sens même plus aucune aucune douleur comme si mes oreilles ne faisaient plus partie de mon corps. Le rythme, qui jusque là s'était caractérisé par une extrême régularité, commence à s'accélérer, laissant présager une fin proche. Je ne tiens plus. J'ai envie de crier mais je n'y arrive pas. Je me sens impuissant, n'ayant plus qu'à attendre la fin. Le rythme devient infernal et j'ai comme la nette impression que je deviens complètement fou, sous l'effet de ce battement. Mon visage est crispé. Je souffre et je ne souhaite qu'une chose. Qu'on l'abrège au plus vite. Tout à coup, le battement s'arrête, comme ça, d'un coup brusque. L'air qui devenait irrespirable redevient pur et je pus à nouveau respirer normalement. Que s'était-il passé? Je n'ose pas ouvrir les yeux pour le savoir. Finalement , je décide d'ouvrir les yeux. Il fait nuit. Je lève la tête et aperçoit quelques étoiles scintillant dans le ciel, me permettant de voir le sol. Devant moi, à un mètre, il y a le vide. Je regarde à ma gauche. Pareil. A ma droite, pareil. Derrière, encore et toujours pareil. Je suis tout bonnement au milieu d'un carré de 2 mètres de côté. Un carré qui semble parfait. Je ne comprends pas. Je me rapproche du bord et regarde vers le bas. Oui, c'est bien du vide. Mais pas un vide terrestre. Un vide interstellaire qui laisse à penser que si je sautais , ma chute serait infinie. Je ne sais que faire. Je commence à paniquer. Je longe le bord à la recherche de quelque chose, d'une issue. Mais je dois me rendre à l'évidence. Je suis bloqué sur ce carré au beau milieu de la galaxie. Et encore je sais même pas si c'est la nôtre. Soudain, j'entends une voix. Une voix qui vient d'ailleurs. Une voix qui n'a rien d'humain. Mes yeux regardent le ciel car la voix semble venir de là. Je me tiens près le bord. Cette voix me dit : " Lève les bras le plus haut que tu le peux. Ferme les yeux et fais un pas en avant. " Je ne puis m'empêcher de dire : "Mais si je fais ça, je vais tomber. J'ai pas envie de mourir. " La voix me rétorque alors :" Obéis-moi et surtout garde bien les yeux fermés. Ils se réouvriront au moment opportun. " Je ne saisis pas vraiment cette dernière phrase mais malgré tout, je m'exécute. Cela peut sembler fou d'écouter une voix inconnue mais je me vois mal rester au beau milieu d'un carré à rien faire. JE lève les bras, ferme et les yeux et avance doucement le pied gauche qui ne retouchera plus jamais le carré.

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Mon pied droit se soulève du carré également, emporté par mon corps qui bascule. Je garde les yeux fermés, conformément aux exigences. Je ne ressens rien. Je n'ai même pas l'impression de chuter. J'essaie de penser mais je n'y arrive pas. Mon cerveau semble être sur off. Seul mon corps existe. Mes yeux s'ouvrent sans que je leur en donne l'ordre et je semble retrouver la faculté de penser. J'ai enfin repris le contrôle de mon corps. Je suis assis sur une chaise. Mes mains et mes pieds sont liés à la chaise avec de la corde, de sorte que je ne puisse plus bouger. Je ne cherche pas à défaire mes liens, comme si ma destinée était d'être attaché à cette chaise. Je vois un mur orange devant moi. Je tourne la tête vers la gauche et suis stupéfait. En effet, à ma gauche, se trouve un clone de moi. Le même visage, la même allure. Un jumeau. Je reste béat. Mes yeux s'écarquillent. A ma droite se trouve un second clone de moi. Ces deux clones m'observent fixement avec un air rude. Je ne sais que faire, que penser. J'ai l'impression de devenir fou. Le sensation de la corde sur ma peau me confirme l'idée que je ne rêve pas. Comment ai-je pu passer du stade de la chute à la chaise? Les deux clones s'approchent de moi et je sens mon esprit à nouveau me quitter. Chacun des deux me murmurent à l'oreille : "Be yourself and your whole universe will glow. " Ils me répètent cette phrase une dizaine de fois avec la même voix monotone. Moi, je me sens affaibli. J'écoute attentivement et même je me surprend à répéter cette phrase avec eux. Puis, l'un des deux clones, voyant que j'avais bien enregistré la leçon, me détache. Je me mets debout et je les vois qui me montrent une porte. Sans un mot, ni un regard pour eux, je me dirige vers cette porte et l'ouvre. Et là tout s'arrête. Je suis assis à la table de ma cuisine en train de manger des céréales. Comme toujours, je lis ce qu'il y a marqué sur la boîte. Je l'ai déjà lu 50000 fois mais bon je le relis quand même. Il doit y avoir une sorte de magnétisme qui pousse l'individu à lire tous les matins ce qu'il y a d'écrit sur la même boîte de céréales. Ou alors, c'est parce que je me fais chier que je lis tout le temps la boîte. Je penche pour la seconde hypothèse. J'observe la boîte d'un air fatigué. Elle a une belle forme géométrique, c'est un pavé droit. Si elle était plus petite, ce serait un carré. Un carré? C'est bizarre, ce mot me fait tout drôle aujourd'hui. Je réfléchis à ce qui pourrait être la cause de cela mais ne trouve pas. OH! Ca doit être mon imagination. Je finis de déjeuner sereinement.