Les aventures de Germain

9ème volet

Driiiing!
- Putain, on peut jamais être tranquille, bougonne Germain.
Germain ouvre la porte et tombe sur un homme de 30 ans.
- Bonjour monsieur, je viens vous annoncer le retour de Jésus et prêcher la bonne parole.
- Vous savez où vous pouvez vous la mettre la bonne parole?
- Non, pas du tout.
- Dans le cul.
- Puisque c'est comme ça, je vais porter plainte.
- Ouais, moi aussi je peux porter plainte.
Germain prend une plinthe et la soulève.
- Vous voyez, dit Germain, c'est pas compliqué.
- Bon, j'excuse vos propos si vous me laissez entrer pour discuter avec vous.
- Entendu.
L'homme entre et s'installe sur un fauteuil dans le salon.
- Vous voulez boire quelque chose?
- Un thé à la verveine s'il vous plaît.
- Ok.
Germain prépare les boissons et revient vers son invité.
- Bah je vous écoute, monsieur ....
- Euh monsieur Zukerbauer.
- Vous êtes allemand ou suisse d'origine?
- Non, je suis Péruvien.
- Ok. Bref, je vous écoute.
- Vous êtes croyant?
- Non, je ne pratique et ne croit en aucune religion.
- Intéressant.
- Si vous le dîtes.
- Donc pour vous, Dieu n'existe pas.
- Exactement.
- Je vois.
- D'ailleurs il est un peu débile de croire qu'une puissance divine a créé le monde en 6 jours.
- Vous croyez?
- Bah ouais, on sait très bien que les hommes ne sont pas apparu par magie et que tout doit bien avoir une explication scientifique.
- Vous en semblez certain?
- Je le suis. Après tout, les gens croient en l'existence de Dieu juste pour se rassurer, juste pour se dire que quelqu'un est là près d'eux à vouloir leur bien, juste pour croire à une vie après la mort. Or vous savez aussi bien que moi, que le paradis et l'enfer n'existent pas.
- Et pourquoi donc ils n'existeraient pas? Pourquoi n'y aurait-il pas une vie après la mort? Ce n'est pas parce que le corps meurt que l'âme meurt aussi. Qu'en pensez vous?
- Oh, vous savez, moi et la philo ça a toujours fait 10. Mais bon je crois pas trop à ces concepts foireux. Je pense que l'âme est dépendante du corps et que la mort de l'un entraîne fatalement la mort de l'autre.
- Après tout, je ne peux démontrer ma thèse et vous ne pouvez démontrer la votre.
- Je le reconnais.
- Sinon, vous ne pouvez nier l'existence de Jésus. Les écrits sont là pour le confirmer.
- Bah je veux bien croire qu'un certain Jésus ait existé et qu'il fut un homme sage et aimant. Il a surement fait de grandes choses mais la majorité de ses actions me semblent grossies. On ne peut pas croire en sa multiplication des pains. Je pense que les écrivains de l'époque ont fait une biographie-fiction. Il y a des limites à ne pas dépasser.
- Vous n'étiez pas là pour constater alors que les contemporains de Jésus, si.
- Ouais mais vous voudriez me faire croire qu'à l'époque Dieu se manifestait tous les quarts d'heure et que maintenant que dalle. Il laisse faire les guerres et ne fait rien contre la violence.
- Vous savez, Dieu ne peut être partout.
- Bah il est nulle part.
- Si, il est dans le coeur de chacun d'entre nous.
- Vous parlez comme s'il existait. J'ai une question
- Allez-y.
- C'est quel Dieu qui existe. Le votre, celui des musulmans ou celui de je ne sais pas trop qui?
- Je crois qu'au fond, nous avons le même.
- Un peu facile de dire ça, non?
- Non, car j'ai raison au fond.
- Oui, mais vous ne pouvez pas assimiler Dieu à Bouddha.
- VOus avez raison.
- Il y a donc bien des porblèmes avec toutes ces religions.
- Je suis absoluement certain qu'il y a une grande part de vrai dans toutes les religions.
- En tout cas, la religion devient du business en ce moment. Suffit de voir les chiffres que font Lourdes.
- Mais Lourdes est une ville sainte. D'ailleurs certaines personnes ont été guéries grâce à leur voyage à Lourdes.
- Ouais, c'est des conneries ça. Genre une personne arrive en fauteuil roulant à Lourdes et repart en courant.
- C'est un miracle non?
- Bah la personne pouvait déjà courir avant , c'est tout.
- Vous mettez en doute la parole de ces personnes.
- Exact et je peux le comprendre. C'est un moyen d'obtenir du succès, être miraculé de Lourdes.
- Vous êtes ignoble.
- Je crois que l'entretien est clos mon cher.
- Je ne vous demande pas si vous comptez venir à la réunion en hommage à Jésus.
- Vous connaissez la réponse. Au revoir.
- Au revoir.
Et Zukerbauer partit.