dimanche 15 avril 2007

Les aventures de Germain

10ème volet

Il semble loin le temps où Germain était plus ou moins malheureux. Le temps où Germain passait ses nuits, triste et seul. Le temps où il rêvait d'une vie meilleure, d'être aimé enfin comme il le méritait. Et pourtant, il n'y a pas si longtemps que ça, Germain était souvent en proie à des rêveries romantiques dirons-nous. Il s'imaginait seul dans une grande pièce sombre, la musique "Dead To The World" de Royksopp inondant ses oreilles, il était là dans cette pièce, immobile, le regard fixant le vide, rien ne pouvait le troubler, il était seul, certes, mais il était heureux car protégé de la méchanceté du monde extérieur et entouré par une musique douce et enchanteresse. Il aurait aimé passer une éternité comme ça, immobile, seul mais heureux tout simplement. Il lui arrivait également de rêver de la rencontre qui changerait sa vie, souvent une fille avec beaucoup de charme et qui le séduisait immédiatement. Il plongeait son regard dans le sien, et atteignait, dans son rêve, le paroxysme du bonheur. Il voyait dans ses yeux, l'amour sincère dont il manquait cruellement. Il aurait voulu que son rêve s'arrête à ce moment, ce moment où deux personnes se regardent en donnant tout l'amour qu'ils peuvent à l'autre. Mais on ne peut arrêter un rêve où on le veut et celui-ci continue inlassablement son cours. Ensuite leurs lèvres se rapprochent, l'orchestre commence à jouer "Playgroung Love" de Air, et vint encore un grand moment : le contact entre les deux personnes. Il était agréablement surpris par la douceur de ses lèvres. Il aurait aimé que ce contact dure pour l'éternité. S'en suit un baiser doux, empli d'amour et des larmes commencent à couler de leurs yeux. Leurs mains se rapprochèrent doucement puis se joignèrent. L'union semblait parfaite. Et ensuite, ils restaient enlacés pendant des heures. Au fond, Germain rêvait de choses simples, le bonheur, l'amour, les choses que tout le monde cherche mais que tout le monde ne trouve pas malheureusement. Le plus dur est le réveil. Germain est à la fois heureux et content du bonheur que lui a procuré ce rêve mais malheureux de constater que ce n'était qu'un rêve. Les rêves sont puissants et forts mais ils ne remplacent pas la réalité. Ainsi, parfois, après ces rêves, Germain devient triste et se met à pleurer, rageant contre ces rêves qui lui donnent de faux espoir car parfois Germain se met à croire à ses rêves et à la confondre avec la réalité. Dans ces moments, il reste couché, les yeux fixés vers le plafond, les larmes inondant ses yeux, malheureux de ne pas connaître le bonheur de ses rêves et se disant qu'il ne le connaîtrait jamais, croyant que le bonheur n'existe que pour les autres et pour ses rêves, ainsi il peut rester des heures à regarder fixement le plafond comme s'il avait un quelconque intérêt, se demandant s'il devait rester en vie car celle-ci ne semblait rien lui apporter d'heureux. Il se disait qu'après tout, étant très souvent seul, sa mort ne perturberait personne. Souvent après, il se maudissait d'avoir pensé à se tuer, après tout la vie allait peut-être lui sourire un jour et puis il faut le reconnaître, ce ne doit pas être facile de mettre véritablement fin à ses jours tant qu'un soupçon de vie réside encore. Bref, on a toujours tendance à exager notre malheur lorsqu'on vient de connaître un moment de bonheur et Germain est donc compréhensible à ce point de vue. En tout cas, ces moments de doutes, ces rêves exprimant un désir profond semblent être du passé pour lui, car il pense avoir trouvé celle qu'il recherchait.

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